Le phare de Terwal

Arrivés au bout de la crique, vous vous trouvez en face d'une haute bâtisse de couleurs maritimes.
Vous montez trois marches en granit pour arriver enfin à une porte en bois de chêne. Au milieu de celle-ci se pose un heurtoir orné d'une tête de bélier.
Après avoir frappé, un homme décontracté en robe de chambre bleue, une pipe au bec, produisant de légères volutes de fumée bleue, vous ouvre amicalement.
Vous entrez dans une sorte de buanderie : sur ses murs sont posés de multiples porte-manteaux en cuivre sur lesquels sont accrochés une multitude de pulls mouillés couverts de moules, d'huitres et de diverses balanes. Ainsi qu'un porte-parapluie en jambe d'éléphant creusée.
Votre hôte vous invite à grimper ces quelques marches qui vous mèneront à l'étage supérieur, dans le salon.
Le salon est une pièce ornée d'un papier peint à rayures bleues. Le sol est un magnifique plancher recouvert de tapis orientaux. Les meubles sont dispersés dans toute la pièce ; au fond un coffre de marin duquel ressortent sur les côtés quatre tentacules de poulpe (ne me demandez pas pourquoi..."tiens?").
On y trouve une table d'échecs couverte de bouteilles d'apéritifs. Tout autour de la pièce circulaire, des magnifiques fauteuils et canapés (style louis XV).
Au centre de la pièce, un escalier circulaire tout de bois vêtu, vous emmènera à la chambre à coucher.
Chambre à coucher! ( c'est haut )
Terwal, fier de sa chambre, court se vautrer dans son magnifique lit à baldaquins ( bleu à rayures, mon cher, bleu!)
Sur les murs de nombreux tableaux de navires, on notera le radeau de la méduse dans un coin, et une grande étagère remplie de livres d'aventure et d'anatomie comparée.
Nous reprenons la visite pour arriver au troisième étage ; La salle de bain.
Une salle de bain classique en carrelage (bleu et blanc, quadrillé), une baignoire en céramique, et son magnifique robinet en canard.
Sur une étagère, de multiples blaireaux et produits de rasage ( car c'est bon pour ma peau ).
Sur le mur, autour de la baignoire, une mosaïque représentant une déesse grecque, je ne sais plus laquelle, totalement nue... ( "oh!" )
Enfin au dernier étage, la point culminant de la falaise, une véranda balayée la nuit par le phare allumé, le jour par la lumière du soleil.
La terrasse, couverte de multiples plantes tropicales (ou pas), d'une table et de ses deux chaises de jardin, et, sur un mat fixé à l'horizontale sur la rambarde, deux pélicans vous regardent en ricanant.

Enfin voila, maintenant il faut tout redescendre ...

Kikuchyio avait passé de longues heures à arriver à la plage. Un peu fatigué, il marchait, les pieds dans l'eau, quand soudain il vit une falaise surmontée d'un phare blanc (et bleu). Intrigué, il s'approcha à son rythme. C'est à dire, en fait, très lentement. Légèrement ivre, il gravit la falaise, tombant quelques fois, d'un pas mal assuré, en zigzaguant. Il arriva au phare.
La porte était bleue, et bleue était la porte. Il vit un heurtoir en forme de bélier, et décida de se servir de celui ci. Il frappa et attendit, et le fil de ses pensées vagabondait...

*Hmmm... Assez joli, comme phare. Par contre j'ai soif. J'ai toujours soif. Je me demande si l'occupant aura quelque chose à boire... Du saké, j'espère. C'est bon le saké. Tiens il faudrait que j'en refabrique, ma réserve se vide assez rapidement....*

Terwal entendit du haut de sa demeure, un léger frappement venant du rez de chaussez.
Il descendit son escalier, marche par marche, jusque l'on entende un "Binbangpoufbalamcougn!"
Terwal avait oublié que entre sa chambre et son entrée, se plaçait le salon...
Enfin, il ouvrit la lourde porte, et remarqua au pied, un espèce d'ivrogne, le regard vide, les mains dans les poches, marmonnant quelque chose entre ses dents, comme ; "soiiiif, j'ai soiiiif! Boiiiire! saaaaakéééé...."

Terwal fouilla ses poches, trouva quelques écus et les posa sur la langue du pauvre homme, qui était en train de baver.
"Allez boire une chopine à la taverne du coin."

Il referma la porte et remonta se coucher.

Kikuchyio, sans avoir eu le temps de dire le moindre mot, s'était fait odieusement claquer la porte au nez.
Se disant que, de toute façon, il n'avait rien à perdre, il ouvrit la porte et rentra. Il fut submergé par une odeur de marée, mais il remarqua un porte parapluie en jambe d'éléphant. Assez intéréssé, il se demanda si le propriétaire consentirait à le lui vendre.

"Ohla, mon brave! Combien pour ce porte parapluie! Il est si raffiné!"

En effet, Kiku avait des goûts étrange, et ce qui était raffiné pour lui n'était que... bizarre.
Il entreprit de gravir l'escalier du fond.

Terwal, à peine avoir enjambé trois marches, se retourna et regarda son invité d'un air sombre...
"Hum.. Disons 20 000 écus..."
Il vit la tête dégoutée de Kikuchyio, et l'ignora d'un grand "Puh!"

Kikuchyio, resta sans bouger, le doigt pointé vers la jambe d'éléphant, la bouche légèrement ouverte, les yeux ronds comme des assiettes.
Il resta ainsi, dans cette position des plus grotesques, et il sembla qu'un vent glacé s'était engouffré dans la pièce, transportant avec lui un petit tumbleweed...

"Woooosh" Fit le vent.

Pendant une petite promenade de digestion de pizzas du matin, Toad apérçoit au loin un phare. Il eu l'idée de voir qui y habitait. Il couru comme un dératé ( comme d'habitude ), et arriva enfin au pied du phare au bout d'un bon quart d'heure.
Il entend un silence de plage et de vent, et voit la porte de la demeure entre-ouverte, entre pour savoir ce qui se passe et ... TADAAAaaaaaaamm ... Bah, en faite, il n'y avait que Kikuchyio complêtement immobile aec un regard béhat et un doigt pointé vers une sorte de patte d'élèphant qui sert de porte-parapluie. Il dit d'un aire surpris :

-"C'est quoi ... ce ... merdier."

Kikuchyio s'était endormi. Il était debout et ronflait, le doigt toujours pointé vers le porte-parapluie, la bouche ouverte d'où s'échappait un petit filet de bave. Et c'est dans cette position grotesque qu'il se réveilla.

"Ashgrmgn..." Dit-il avec raison.

-"Sacrebleu ! Dit le nain. Que faites-vous ? Vous dormiez ou quoi ?"

Kikuchyio reprit ses esprits et vit que Toad était entré.

"Moi? Dormir? Hahahahaha! Elle est bien bonne!" rit-il

-"Bon, et bien, visitons ensemble ce joli phare" dit-il avec le grand sourire.
Il part en courant, comme un dératé ( c'est très nain cette façon de courir ).

Kikuchyio, plus calme que son ami le nain, enfouit ses mains dans ses poches, et flâna dans le joli phare.
Il monta jusqu'en haut, sans prendre gare aux exclamations de Terwal qui était parti prendre un bain, lorsque Kiku passa par la salle de bain.
Il se retrouva donc tout en haut du phare, entouré de quelques pélicans. Le vent était fort et apportait la senteur des moules, et le cri des oursins sur l'Ys. Ses longs cheveux noirs voletaient devant son visage. Il ne voyait rien, et avançait, les bras devant lui, ce qui lui donnait un air de zombie, ou de l'ivrogne du village dans un roman irlandais.

Toad, lui aussi les cheveux dans le vent, et qui lui cacha la vue, toujours en courant comme un dératé, heurte son ami zombie Terwal.

Kikuchyio redescendit, et vit Toad, tombant dans la baignoire de Terwal. Terwal qui, totalement nu, criait des injures trop raffinées pour que quiconque ne les comprenne.

"Haha!" rit-il.

Horrifié, il bondit hors de la baignoire et chercha rapidement un 'cache sexe'.
Terwal, gêné, s'exclama d'une grande stupéfaction.

"Maisenfinc'estpascequevouscroyezjenesuispascomplicedecefait"

Kiku, tout à fait amusé de la scène, descendit l'escalier en riant. Manque de bol, juste en dessous de son pied se trouvait une serviette humide. Le pied du Brasseur glissa, et il se retrouva volant à travers la pièce. Et le mur d'en face se rapprochait à grands pas...
Un grand *Krak* se fit entendre.

"Mais ... mais ... j'ai rien fais ... je ... visité votre ... votre ... maison !" dit-il en bégaillant d'un aire éssouflé, le visage plein de goutte de transpiration.

Kikuchyio retomba. dans un grand fracas. En se relevant, il se rendit compte qu'il avait... deux coudes.
Il resta un moment à regarder son bras, un peu hébété par le choc reçu. Il ouvrit la bouche lentement, et lança un cri de terreur. Il se mit à courir en rond dans la salle de bain.

"AAAAAAAAAAH!"

"A mon tour de rire!"

S'exclama le proprio.

Kiku glissa, et se rattrapa à la serviette que portait Terwal pour seul vêtement. Inutile de dire cce qui arriva ensuite. Si? Bon, je le dis alors: La serviette ne retint pas Kiku et tomba avec lui, et Terwal se retrouva à nouveau totalement nu.

"IIIIIIIIIIIIIIIII"

Cria Terwal d'un air extrêmement aigu.

Toad, qui était assez proche de Terwal, subissa le cri aigüe de ce dernier.

-"Ca y est !! ch'uis sourd !! Mes timpans ont lachés !!"

Kiku se releva, les yeux vides, du sang sortant de ses oreilles maintenant sourdes.

"REPRENDS TA SERVIETTE" Dit-il sans se rendre compte qu'il parlait fort.

Il tendit sa serviette à Terwal.

Voyant que Terwal ne faisait rien pour se couvrir, Toad prend la serviette et l'a metté autour du grand homme nue.

Terwal semblait en fait pris d'une étrange paralysie: Après son cri strident, il restait droit comme un piquet, ne parlant pas, de bougeant pas, le visage figé dans un expression grotesque...

"Ben dis donc... Il doit être malade..."